Tournant des 19e et 20e siècles : Urbanisation galopante. La ville à perte de vue
Au 20e siècle, continuités et ruptures
Durant le Reichsland (1871-1918), l’élévation générale du niveau de vie permet l’émergence d’une classe moyenne qui peut s’offrir des loisirs et faire du tourisme. Les représentations de la ville se multiplient alors dans les journaux et dans les guides touristiques : du haut du Rebberg, Mulhouse est présentée comme ville de carte postale, sans fumée, parsemée de parcs, de jardins, de vergers. Le Rebberg lui-même a été profondément transformé : ses chemins creux sont empierrés, il est transformé en parcs et terrasses des villas qui s’y construisent. Il faut aller toujours plus loin pour retrouver les villages, les champs, les bottes de foin ou les gerbes de blé.
Pendant ce temps…les dynamiques d’urbanisation de la fin du 19e siècle se prolongent jusque dans l’entre-deux-guerres.
Les usines se développent et se transforment sur elles-mêmes. Depuis la seconde moitié du 19e siècle, les usines-blocs, avant de disparaître, sont flanquées de « sheds » qui s’étalent dans les réserves foncières des entreprises. La brique s’impose progressivement dans la construction (« red brick factories »).
Le réseau de tramways et une nouvelle ceinture ferroviaire alimentent le nouveau bassin, mis en service depuis 1874, au nord de la ville, à proximité des casernes.
Les points hauts se multiplient avec la construction de nombreux lieux de culte au début du siècle : leurs clochers accueillent des photographes qui donnent à voir le réel sans artifice. Les quartiers ouvriers et industriels apparaissent enfin sur les clichés, avec leurs rails, leurs cheminées, leurs immenses ateliers, leurs petites maisons et leurs rangées d’immeubles identiques.
Marie-Claire Vitoux, Société d’Histoire et de Géographie de Mulhouse